Gravitation is not responsible for people falling in love [Wanya ♥]

La Saint-Valentin, c’était une fête qu’elle aimait bien pour le message qu’elle véhiculait. Un message d’amour, de tendresse, d’attention, d’amitié. L’amour pouvait prendre des formes différentes, que ça soit l’amour fusionnel de deux amoureux, l’amour d’une sœur envers sa fratrie, l’amour d’une mère pour ses enfants ou l’amour entre des amis, il y avait tellement de formes d’amour différentes. Mais cette année-ci, Wanya expérimentait quelque chose de complètement nouveau pour elle.
Un véritable amour, un amour sincère, relaxant, fusionnel, passionné, un amour comme elle n’en avait jamais réellement connu. Un amour qu’elle partageait avec Sindre depuis plus de trois mois, depuis cette rencontre inopinée dans sa boulangerie, alors qu’elle était en plein dans les travaux. Un amour qui avait ensuite continué quand ils s’étaient donné rendez-vous sur le marché de Noël, qu’il lui avait fait découvrir les joies du patinage alors qu’elle ne pouvait pas tenir en équilibre sur des patins à glace. Et puis il y avait eu ce baiser échangé, un baiser tendre, pur, un baiser qu’elle n’imaginait pas recevoir de sa part, pas aussi vite. Un coup de foudre entre eux, image un peu illusoire. Elle savait que le paradis ne pouvait pas durer, et qu’un jour, un sombre nuage viendrait se poser au-dessus de leurs têtes, mais pour le moment, elle se contentait de cette légèreté qui lui faisait du bien.

Wanya avait opté ce soir pour une combinaison pantalon noire, avec un décolleté plongeant dans le dos particulièrement sexy et sensuelle. Elle n’aurait habituellement jamais acheté ce genre de choses, mais elle était sortie faire du shopping avec l’une de ses colocataires, et finalement, elle avait opté pour cette combinaison, parce qu’elle avait envie de faire un effort, parce qu’elle voulait montrer son côté sensuel à Sindre. Depuis qu’ils étaient ensemble, il l’avait surtout vue en vêtements de travail, en vieux jeans recouvert de peinture qu’elle enfilait quand elle allait travailler à la boulangerie, mais le lendemain de ce quatorze février, la boulangerie reprenait du service, elle était terriblement fière de tous les changements apportés à l’endroit, et elle pouvait enfin retrouver sa personnalité véritable. Elle pouvait redevenir Wanya, celle qui était toujours joyeuse. Même si, soyons honnêtes, elle gardait une petite appréhension au fond d’elle.
La jeune femme terminait de se préparer, enfilant une paire de boucles d’oreille qui tombaient, quand elle entendit des coups frappés à la porte. Enfilant une veste en cuir, elle se dépêcha d’aller ouvrir, cachant pour le moment ce merveilleux dos nu qui le surprendrait à coup sûr.

Merci. Et toi tu es très élégant.

Elle l’embrassa tendrement avant de prendre la rose qu’il lui tendait. Elle sourit et se dirigea vers la cuisine pour attraper un vase et le remplir d’eau. Elle déposa sa rose dans le vase puis sourit à Sindre qui lui proposait d’aller au restaurant à pied.

Pas de problèmes, avec plaisir. J’ai hâte de voir où tu as réservé.

Dans le quartier, il n’y avait pas énormément de restaurants, donc elle avait une petite idée, mais quoi qu’il en soit, elle savait qu’elle allait passer une bonne soirée.

La jeune femme connaissait les moyens de son amoureux, elle savait qu’il n’avait pas beaucoup d’argent, mais elle on plus, ils étaient jeunes, elle était propriétaire d’une boulangerie qui ne lui rapportait plus rien depuis octobre dernier, alors forcément, les moyens n’étaient plus les mêmes qu’avant. Son père avait bien proposé de l’aider en attendant qu’elle puisse ouvrir à nouveau les portes de son commerce, mais elle ne voulait pas dépendre de son père. Même si leurs relations étaient un peu meilleures aujourd’hui, ce n’était tout de même pas la même chose.
Alors non, ce n’était pas une surprise ce soir, elle savait qu’ils iraient manger dans cette pizzeria à la mode, habituellement fréquentée par un large public de jeunes qui n’avaient pas un rond et qui ne pouvaient se payer qu’une pizza, met simple, pas nécessairement raffiné mais ô combien délicieux. Elle adorait ça, alors elle n’allait sûrement pas se plaindre la blonde.

J’ai pas besoin de surprise du moment que je suis avec toi.

Sa veste sur les épaules, Wanya était prête à partir. Elle avait enfui son portefeuille et son téléphone portable dans son sac, bien qu’elle était persuadée que ce dernier ne sortirait pas de son sac de toute la soirée. Qui avait besoin d’un téléphone portable quand on avait un amoureux au bagout distrayant en face de soi ? Non, elle n’avait nullement besoin de son téléphone, et elle savait qu’il refuserait qu’elle paie quoi que ce soit. Mais Wanya préférait prévoir, on ne sait jamais après tout. La belle sourit quand il lui dit qu’elle aurait peut-être un cadeau si elle était sage. Elle s’approcha de lui et déposa ses lèvres sur les siennes.

Comment ça « si je suis sage » ? Je suis toujours sage mon chéri.

Elle se colla contre lui avant de l’embrasser une nouvelle fois. Les deux quittèrent le logement de la jolie blonde et se dirigèrent vers la pizzeria qui se trouvait à quelques blocs de maisons de là. Ils furent très vite arrivés, ce qui valait mieux pour les petits doigts gelés de la belle. Ils furent accueillis à l’entrée par une personne qui demanda à quel nom était la réservation. Wanya ne put s’empêcher de remarquer le « monsieur et madame », et ça lui fit bizarre, mais le genre de bizarre qui donnait des palpitations, un truc positif, genre des papillons dans le ventre.
Elle l’aimait, c’était con. Wanya sortit de ses pensées pour suivre la dame qui les conduisait à leur table. Elle attendit qu’elle se soit éloignée pour déclarer :

C’est chic pour une pizzeria, j’adore.

Et elle ôta sa veste en cuir, révélant son splendide dos nu qui attira d’ailleurs quelques regards. Elle se sentait fière, elle se sentait belle, et plus que tout elle se sentait heureuse. Elle ne remarqua même pas les autres regards, juste celui de son amoureux.

J’espère que ma tenue n’est pas trop… guindée ?

Tu parles, elle voulait juste qu’il se mette à baver d’envie toute la soirée.

Elle savait qu’elle ferait son petit effet en ôtant sa veste. Elle savait qu’il allait réagir au quart de tour, qu’il allait avoir ce regard fuyant, ses petites joues toutes rouges de gêne, et elle trouvait ça tellement adorable chez lui. Tout la faisait craquer chez lui, c’était plutôt incroyable. D’ailleurs, quand il leur arrivait de croiser des gens qui les appelaient « monsieur et madame », ça lui faisait bizarre, une sorte de boule au ventre qui se formait. Wanya se verrait bien finir ses jours avec Sindre, alors qu’elle ne le connaissait que depuis quelques mois. Elle savait que ça pouvait paraitre complètement fou, elle ne l’avait pas encore présenté à sa mère, elle ne l’avait pas encore présenté au reste de sa famille non plus d’ailleurs. Il avait déjà discuté avec certains de ses colocataires, qu’elle considérait presque comme sa deuxième famille, la première n’ayant jamais fait preuve de beaucoup d’égard à son encontre. Son père s’occupait un peu plus d’elle aujourd’hui que sa mère était malade, mais elle n’oubliait pas qu’elle avait vite été remplacée dans la vie de son père quand il avait fait une autre fille avec sa deuxième femme, seulement quelques semaines après avoir quitté sa mère. Une histoire qui devait durer depuis longtemps, même s’il continuait à le nier.

Wanya sourit devant sa réaction, et quand il vint lui voler un baiser en glissant quelques mots à son oreille, la belle blonde ne put s’empêcher de le regarder amoureusement avant de répondre :

On garde le dessert pour plus tard monsieur Madsen, il faut apprendre à se tenir en public.

Un léger sourire, un baiser amoureux, et ils prirent tous les deux place alors que la serveuse venait pour prendre leur commande. Sindre avait déjà décidé qu’ils prendraient la pizza en forme de cœur, terriblement kitch mais l’attention était tellement drôle qu’elle ne put s’empêcher de trouver ça mignon. Habituellement, elle aurait adoré un bon plat de pâtes, mais ils auraient encore des milliers d’occasions pour gouter aux pâtes de cet établissement. Ce soir, c’était pizza et elle ne trouvait pas ça plus mal. La belle sourit quand Sindre demanda une triple dose de fromage sur sa pizza et ajouta à son tour :

Je ne serais pas contre un peu de chorizo sur ma partie de la pizza. J’adore le fromage mais j’ai besoin d’autre chose.

Elle éclata de rire avant de jeter un dernier coup d’œil à la carte pour choisir sa boisson. Elle arrêta son choix sur un verre de vin rouge. Wanya n’était pas une grande férue d’alcool mais s’il y avait une chose à laquelle elle ne pouvait pas résister, c’était un bon verre de vin rouge pour accompagner ses repas. Ou de blanc, ça dépendait ce qu’elle mangeait. Une fois, son père l’avait emmenée à une dégustation de vins et elle avait été complètement fascinée par l’expérience.

Je vais prendre un verre de vin rouge. Merci.

Alors que la serveuse avait fini de noter sur son calepin la commande, elle s’éloigna, ce qui laissa aux deux tourtereaux l’opportunité d’être seuls. C’est ce moment que choisit Sindre pour lui offrir son premier cadeau. La belle sourit légèrement en prenant la petite boite entre ses fins doigts.
Elle posa son regard sur Sindre et lui répondit :

Premier ? Et je vais en avoir combien exactement ?

Elle sourit avant d’ouvrir la petite boite et de découvrir la paire de boucles d’oreille en forme de croissants qu’elle trouvait absolument adorable. Ca correspondait tellement bien à son style parfois un peu déjanté. Elles étaient parfaites.

Elles sont parfaites. Je les adore. C’est tellement… moi.

Elle sourit avant d’attraper la main de son amoureux et de la caresser tendrement.

Tu veux le tien ?

Elle n’avait prévu que deux petits cadeaux, et elle espérait secrètement que ça lui plairait et que ça serait suffisant.