(alva & edel) can't stop the feeling.

Can't stop the feeling

Depuis qu'elle était revenue à Trondheim, Edel croulait sous les invitations à divers diners, galas ou évènements auxquelles elle ne pouvait répondre que par la négative. En effet, son métier et sa réussite lui avaient ouvert de nombreuses portes, et bien que ces places pourraient en faire baver plus d'une, elle y renonçait continuellement, quitte à rater de belles occasions de partenariats. Jonas. C'était lui l'explication, son petit garçon de huit ans qu'elle ne pouvait pas emmener à ce genre d'évènements, qu'elle refusait d'exposer, ce petit bout qui n'avait rien demandé et surtout qui avait un rythme à respecter. Dîner à 19h, au dodo à 20h30. C'était une habitude, et elle tenait à ne pas rompre ce cycle, car elle savait combien c'était important pour la santé, la concentration de son bébé.
Toutefois, son manager lui avait remonté les bretelles dernièrement, elle avait besoin de nouveaux contrats pour faire grimper les propositions, et si elle ne se rendait pas aux prochaines soirées, elle risquait de perdre gros. Pas le choix, Edel s'obligea à passer une annonce pour du baby-sitting, sous le contrôle d'un site référencé qui laissait son identité dans l'anonymat, de manière à ne pas attirer n'importe qui chez elle. Aujourd'hui, elle avait deux entretiens avec des candidates, et elle espérait bien y trouver quelqu'un qui lui inspirerait pleine confiance. La première jeune fille se présenta, elle semblait gentille mais Edel ne la sentait pas, elle ne la regardait pas dans les yeux, n'avait pas posé le regard une seule fois sur son fils, et n'avait montré aucun intérêt particulier pour les goûts et les loisirs de Jonas. Déçue, elle salua la jeune femme poliment et la raccompagna vers la sortie. D'ici cinq minutes, une autre candidate arriverait, et Edel était déjà découragée. Comment pourrait-elle laisser son enfant à une inconnue ? Elle regrettait déjà cette idée débile et s'apprêtait à annuler lorsque la sonnette retentit. La deuxième postulante était là, et d'après le site, elle s'appelait Alva Karlsen. Edel leva les yeux au Ciel, s'arma d'un grand sourire comme elle savait si bien le faire, et alla accueillir la demoiselle au portail. "Mademoiselle Karlsen, bonjour, je suis Edel Hivju." Elle lui fit signe d'entrer dans la propriété, cette petite dégageait de bonnes ondes. Tout en allant vers la maison, elle lui indique quelques points du jardin, puis l'invita à prendre place dans le salon. "Alors ?" Cette question était probablement dénuée de sens, mais elle n'avait pas l'habitude de ce genre de trucs.

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 Alva avait eu la chance d'avoir une grand-mère présente pour elle. Aussi, quand sa grand-mère lui avait racontait la vérité sur son père biologique, la jeune femme avait clairement annoncé à sa grand-mère qu'elle voulait partir faire ses études là où Simen se trouvait, ce à quoi la grand-mère avait répondu favorablement et en plus de ça, un gros chèque pour sa petite fille. Alva n'avait rien à craindre côté financier. D'ailleurs, elle n'avait pas mis longtemps avant de trouver un appartement et le meublé à sa façon. Toutefois, elle ne voulait pas tout dépasser sans compter. Ce n'était pas elle. Alors, elle recherchait des petits boulots pour combler ses journées et la faire sortir un peu son nez des livres. Mais que faire dans cette grande ville ? Elle n'était pas intéressée par les petits boulots de serveuse, vendeuse et compagnie, ça ne l'intéressait pas. À vrai dire, tout ce qui l'intéressait se résumait aux enfants. Ce n'était pas pour rien qu'elle voulait devenir maîtresse d'école. Et tiens, pourquoi pas. Alors qu'elle venait de rentrer chez elle, Alva se saisit de son pc et rechercha des annonces de baby-sitting sur un site reconnu comme fiable. Elle rechercha près de chez elle, et même aux alentours. Certains voulaient des contrats à temps pleins, ce qui n'intéressait pas du tout la jeune femme, elle ne cherchait pas un vrai boulot, juste du baby-sitting. Finalement, elle tomba sur une annonce. Jonas. Petit garçon de huit ans, qui aime rigoler, adorable et souriant. Ce n'était pas très loin de chez elle, alors Alva tenta. Ce n'est que quelques minutes plus tard qu'elle reçut une demande de rendez-vous. Parfait. Alva était le genre de personnes qui ne pouvait cacher ses sentiments. Dès l'instant où elle ressentait une émotion forte, ça se voyait sur elle. Elle est comme ça Alva, elle est vraie et c'est ce qui fait qu'on s'attache à elle. Arrivé devant la porte de la maman de Jonas, elle frappa. Une belle brune, grande et élégante lui ouvrit. Alva était en admiration devant sa beauté. " Enchantée. " un grand sourire aux lèvres, elle suivit Edel et prit place. La question d'Edel étonna quelque peu la jeune femme. C'était plutôt étrange comme début d'entretiens, ce qui fit légèrement sourire Alva. " Alors. Et bien, je suis étudiante en lettres dans le but de devenir maîtresse d'école. Quand j'ai vu que vous recherchiez une personne de confiance, je me suis dit, pourquoi pas. Jonas doit avoir autant à m'offrir que j'ai à lui offrir. " dit-elle en se tournant vers l'enfant en question. Alva sentit chez la jeune femme un sentiment d'inquiétude, évidemment, ça ne devait pas être simple de laisser son enfant à une totale inconnue. C'est à ce moment-là qu'Alva avait ce sentiment qu'elle avait déjà vue la jeune femme quelque part. La douceur et l'élégance d'Edel, Alva l'avait déjà remarqué. Mais où, elle ne s'en rappelait plus.

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Can't stop the feeling

Cet entretien, c’était avant tout pour Edel un moyen de satisfaire son anxiété vis à vis de son fils, encore plus depuis qu’elle avait cru le perdre dans le parc quelques semaines plus tôt. Jonas était sa raison de vivre et le confier à la vigilance d’un ou d‘une inconnue paraissait insurmontable, mais elle n’avait plus le choix. Cette jeune fille, elle inspirait confiance, c’était inexplicable, ou bien peut-être était-ce un ensemble de petite chose : son visage innocent, sa politesse, son regard attendri dirigé vers Jonas, son aspiration à devenir professeur des écoles. Edel voyait en elle la candidate parfaite, mais il en fallait plus pour la convaincre complètement. Toutes deux assises à la table, Edel sentait la jeune femme légèrement perturbée, et elle comprenait bien qu’il devait être délicat de savoir comment se comporter face à elle. “Bon, écoutez, j’ai quelques règles à respecter si vous êtes amenée à travailler chez moi. Aucune photo ne doit être prise dans la maison, ou avec mon fils, où que ce soit. C’est difficile de gérer notre image, et depuis Secret Story, je dois avouer que c’est clairement un métier à part entière. Il y aura des contrats de confidentialité à signer. Est-ce que cette partie-là vous semble acceptable ?” En effet, elle n’avait d’autre choix, et ses avocats avaient été très clairs sur ce point. Il était évident que la personne en charge de son enfant ne disposait d’aucun droit à l’image concernant sa propriété, et encore moins sur le chair de sa chair. Et il était évident que ses affaires, sa maison, ne pouvaient pas se retrouver sur les réseaux sociaux sans son accord, mais il était inévitable de le préciser. Consciente que cette demande pouvait faire peur par sa formalité, elle ajouta, avec un sourire désolé : “Je sais que ça semble compliqué, mais c’est pour nous protéger un petit peu, cette maison, c’est un peu notre seule échappatoire vous comprenez ?”. Elle l’avouait avec un peu de tristesse, parce qu’elle aimerait plus pour Jonas, et sûrement même plus pour elle parfois, plus de liberté, plus le droit à l’erreur... Sauf quand il s’agissait de sélection une baby-sitter.  

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