Il est interdit de boire pendant le service. [ Simen, Ruth ]

Il est interdit de boire pendant le service.

Tomas Egner & @Simen Hjemdal & @Ruth Iversen

Tomas est actuellement chez lui, à plancher sur ses auditions qu'il doit faire passer dans quelques jours à ses étudiants et autant vous dire qu'il n'a pas du tout la tête à travailler. Pendant qu'il est en train de réfléchir à quels rôles il pourrait éventuellement assigner ses élèves son esprit lui vagabonde et de trop. Il déteste ça. Il essaie donc de se mettre sur son piano, pour composer les mélodies de la pièce. Peine perdue également. En fait, Tomas se fait chier et il a envie de s'éclater. Oh non pas autant que lorsqu'il était aux États-Unis, hors de question pour lui de replonger même si l'envie ne lui manque pas. Mais sa vie est à peu près stable en ce moment si on écarte le côté sentimentale de la chose alors il apprécierait que celle-ci le reste.

Attrapant son téléphone portable il envoie un premier texto à Ruth. La fille qu'il a rencontrée aux réunions auxquelles il va et qui n'était pas contre boire un verre ou deux de temps en temps, qu'il n'a toujours pas recontacté pour les dits verres d'ailleurs. Elle avait vécu bien assez de drame dans sa vie, son rôle à lui était de lui changer les idées, choses qu'il allait s'employer à faire pour le coup. - Campus de l'Université dans trente minutes, c'est jouable pour toi ? J'apporte la bière. Tomas.Parce que oui il avait bien l'intention d'aller boire un coup avec Simen aussi au passage. Lui qui assurait la sécurité sur ce même campus où Tomas enseigne les arts dramatiques. Les deux hommes avaient échangés plusieurs fois des conversations et il se sentait sur la même longueur d'ondes que lui. Mais il lui semblait qu'il était de garde ce soir, vu l'heure à laquelle il s'est pointé. Le pauvre, passé une nuit à arpenter ce campus, que ce doit être long. Mais après tout chacun son métier, si il continuait de le faire c'est qu'il devait aimer ça. Son deuxième texto était donc destiné à cet homme.- J'arrive dans trente minutes. J'apporte les bières. Je serais avec une amie. Tomas. Ouai il n'est pas censé savoir que les deux personnes se connaissent après tout, tout le monde ne se connait pas ici. Enfin presque je vous l'accorde mais sait-on jamais.

Sautant dans sa voiture il se dirigea dans un premier temps vers la station encore ouverte. Il y fit le plein, acheta deux paquets de cigarettes et un pack de bières. C'est seulement après avoir régler tout ça qu'il reprit la route vers l'université. A peine garé il se rendit compte que Ruth était déjà là. Il sortit donc de la voiture avec le pack de bière et ces cigarettes dans sa poche. Pas de faux prétexte cette fois-ci pour s'en faire payé une par la jeune femme vers qui il se dirigea. «T'as fait plutôt vite. Viens on va rejoindre un ami à moi. Enfin si on le retrouve.» Il rit alors qu'ils commençaient à se diriger vers le campus de l'université. Marchant aux côtés de son amie, il prit son téléphone pour joindre Simen. Parce qu'un campus c'est grand, qu'il avait soif et pas super envie de chercher partout.«Tu vas bien sinon ?» Dit-il en composant le numéro de l'agent de sécurité et s'adressant à Ruth. Celui-ci décrocha finalement.« Dis mois où tu es, ça ira plus vite. J'ai pas tellement envie de traverser le campus avec un pack de bière à la main, on sera plus crédible après.» Auprès des élèves, cela va de soi, même si il sait pertinemment que là-dedans, beaucoup d'alcool est consommé, il a été étudiant lui aussi à l'âge de pierre ..

“Ru ?” La concerné releva la tête pour regarder Ulfrich : “Tu penses qu’un jour il va revenir ?” La salive de Ruth passa difficilement dans sa trachée. Elle ne répondit rien, se contenta de boire dans la canette. “Lui et toi ? Il y avait quelque chose non ?” Pas de réponse. Elle préférait se murer dans le silence. Elle chercha dans le sac et attrapa une autre bière avec un éléphant dessus : une Delirium Tremens. La préférée de Judith qui reposait à quelques centimètres. Oui, Ruth n’avait aucune gêne à prendre appuie sur la tombe de sa meilleure amie. Elle versa le contenu de la canette dans le sol meuble de la tombe pour que Judith trinque avec eux. “Tu sais que ne pas parler ne fait que confirmer ce que tout le monde sait.” Ruth haussa les épaules. Fredrikke, la sœur de Judith qui était elle aussi militaire mais pas dans les Jegertroppen alla s’asseoir près de Ruth : “Judith n’aurait pas aimé te voir ainsi.” Le major tourna sa tête pour la regarder : “Il va falloir que tu apprennes à vivre. Pour elle, mais surtout pour toi. Et cela veut aussi dire te trouver quelqu’un. Et sincèrement ? Je pense que tu devrais lui pardonner et retourner le voir. Pour pleinement guérir.” Un long soupire traversa ses lèvres. Elle termina d’une seule traite sa bière avant de s’en rouvrir une. “Que Judith vienne me le dire dans mon rêve et je lui pardonnerais.” La bande des cinq amis qui l’entourait rigola. “T’es une tête de mule Major.” Ruth retrouva un petit sourire et reposa sa tête sur la pierre tombale de son amie. Comme elle lui manquait.

Elle rentra chez elle quelques heures plus tard. Avec un petit coup dans le nez, elle retroussa ses manches et alla dans la cuisine pour faire des cookies. Son dessert préféré. Celui de Judith aussi. Une tradition le jour de son anniversaire. Elle aurait eu 38 ans aujourd’hui.. Son cœur était serré, son cœur était au bord des lèvres : mais elle fit son possible pour garder la tête sur les épaules et continuer la préparation de ce dessert qu’elles appréciaient toutes les deux. Le snack préféré de leurs soirées bien arrosées. La troisième fournée sortit, elle reçu un message de Tomas. Elle le reposa tout de suite et prit appuie sur le plan de travail. Les bras croisés, elle réfléchissait sur ce qu’elle avait envie de faire. Y aller ou bien rester ici toute seule ? Finalement, elle reprit son cellulaire pour répondre :

Je serais un peu en retard, mais je serais là.

Ruth glissa l’objet dans la poche arrière de son jeans puis alla se servir un shoot de rhum et de vodka. Les deux mélangés faisaient un cocktail explosif, mais qui lui permettait de continuer d’avancer quand le désespoir était trop lourd et son spleen bien trop ancré dans son esprit. L’alcool brûla sa trachée, mais c’était pour la bonne cause. Les cookies sortient du four, elle les mit dans un tupperware et sortit en attrapant au passage sa bouteille de Jack Daniels au miel au cas où ils voudraient quelque chose de plus fort. Marchant jusqu’à l’université, cela lui faisait du bien : l’air frais sur son visage et puis le kiné lui avait dit de marcher le plus souvent possible pour que la prothèse se forme à son moignon. Ruth espérait encore avoir un jour une de ces jambes mécaniques qui étaient encore à l’état de prototype, mais si elle était une élève modèle peut-être qu’ils accepteraient de la prendre en cobaye. Elle serait le parfait rat de laboratoire. Un brave soldat qui ne se plaint pas, qui accepte la douleur.
Arrivée à l’université, elle se rendit compte qu’elle était la première arrivée, alors, elle attendit sur un banc : s’allumant une cigarette pour tuer le temps. Finalement, elle reconnut la voiture de Tomas qui en sortit rapidement pour se diriger vers elle :

“Je pensais qu’on serait que tous les deux ?” Souffla-t-elle. “J’espère que tu n’as pas d’autres surprises de ce genre.” Elle n’avait pas non plus envie d’être entourée d’une dizaine de personnes. “Tu as de la chance d’avoir une belle gueule. On ne peut pas être en colère trop longtemps contre toi.”

Ruth se leva et suivit celui qui devenait un peu plus tous les jours un ami. Quand il lui demanda comment elle allait : il eut le droit à un silence. De toute façon, il fut rapidement au téléphone ce qui la sauva. Elle le laissa donc parler, écrasant sa cigarette entre ses doigts avant de glisser le mégot dans son paquet. Les mains dans ses poches, elle suivait Tomas en regardant autour d’eux.

Il avait eu un premier rendez-vous avec le directeur du lycée dans lequel il donnait cours jusqu’à l’année dernière. Il avait de la chance, l’homme avait toujours été très compréhensif avec Simen, il avait été l’un de ses professeurs quand il était lui-même élève ici, et quand il avait appris pour le suicide de Darla, il lui avait tout de suite proposé de prendre un congé pour raisons médicales, ainsi il serait libre de revenir quand il se sentirait capable de le faire. Simen avait d’abord refusé, persuadé que jamais plus il ne remettrait les pieds dans un lycée, mais le choc, l’émotion et tout ce qui avait accompagné son deuil l’avait fait parler à l’époque. Aujourd’hui, il se rendait compte qu’il n’avait rien à faire come agent de sécurité sur un campus, que c’était un job alimentaire plus qu’une véritable passion et qu’il avait besoin de retrouver sa salle de classe.
Sa discussion avec Isak, bien que la conclusion eut été pénible, avait au moins eu la délicatesse de lui ouvrir les yeux sur sa condition. Il n’était pas heureux, et il n’y avait que dans une classe qu’il pouvait l’être pleinement. Le rendez-vous avait été plein de promesses, et si le directeur ne pouvait pas le réembaucher tout de suite pour éviter de perturber les élèves en plein milieu d’un trimestre, il pourrait revenir une fois les vacances de Toussaint passées et le mois de novembre entamé. Cela lui laissait un peu de temps pour se préparer à reprendre ses classes.

Heureux de la conclusion, il était repassé chez lui avant d’entamer son service de nuit. La nuit sur le campus, c’était le pire, il n’y avait quasiment rien à faire, il s’ennuyait à mourir et il ne faisait qu’arpenter encore et encore les longs espaces vides de cet endroit.
L’agent de sécurité était arrivé à vingt heures, heure du début de son service. Les étudiants sortaient souvent manger quelque chose ou alors ils se contentaient de sortir de la bibliothèque pour retourner dans leur dortoir à cette heure avancée. Simen en saluait quelques-uns qu’il avait l’habitude de croiser, mais alors qu’il se trouvait du côté du bâtiment des sciences, son téléphone se mit à sonner, signal qu’il avait un message. Tomas lui proposait de passer pour prendre une bière, accompagné d’une amie. Simen répondit en quelques mots.
« Pas de problèmes, c’est pas comme si je pouvais bouger. »
De fait, impossible pour lui de quitter le campus donc il ne serait pas difficile à trouver. Quoique, le campus était tout de même grand, ils risquaient de se chercher, mais le problème serait résolu en temps voulu. Simen continua sa ronde pendant de longues minutes, quand à nouveau son téléphone sonna, signe que cette fois, Tomas l’appelait.

Je suis à l’entrée nord, près du bâtiment des architectes. Il y a des tables et des bancs pour se poser, on sera tranquilles.

L’avantage du boulot de Simen, c’est qu’il n’était pas surveillé la nuit. Les professeurs étaient rentrés depuis longtemps, et les étudiants se fichaient pas mal de le voir boire une bière. Ils étaient même souvent les premiers à lui en proposer une. Il sourit à cette pensée et raccrocha, attendant que les deux acolytes arrivent. Quand il les aperçut enfin dans la pénombre du campus, quelle ne fut pas sa surprise de croiser le regard de Ruth, amie de nombreuses années. Une bonne surprise.

Ruth ! Je savais pas que vous vous connaissiez.

Il salua les deux compères et sourit de plus belle. Sourire, Simen n’avait probablement jamais fait ça dans le cadre de son travail d’agent de sécurité. Mais la perspective de quitter ce boulot bientôt l’enchantait, il fallait le reconnaitre.

Il est interdit de boire pendant le service.

Tomas Egner & @Simen Hjemdal & @Ruth Iversen

Agacé de tourner en rond chez lui, Tomas avait eu l'idée de rassembler deux de ses amis avec lui pour aller boire un coup. Alors comme l'un d'entre eux travaillait ce soir, il allait devoir faire ça sur le campus. Bien content que ses amis aient répondus à l'appel, c'est donc le sourire aux lèvres qu'il s'était dirigé vers l'université de Tondheim. Il aurait très bien put y aller à pied, ce n'était pas bien loin, mais le temps était clairement en train de se rafraîchir en Norvège et il ne s'était pas encore réacclimaté à la région. Sauf que finalement sur ce coup-là le professeur en arts dramatiques n'avait pas trop réfléchis. Il allait forcément devoir rentrer à pieds après s'être sifflé quelques bières avec ses amis.

Garant sa voiture sur le parking, il aperçut rapidement l'ex-militaire qui attendait sa venue. Il était content de la voir, la dernière fois qu'ils s'étaient vus l'ambiance n'était pas vraiment au beau fixe. La réunion avait un peu dérapé et Ruth avait assez mal encaissé la chose ce qui était normal en soit. Se dirigeant vers elle afin d'aller la saluer, les packs dans les mains, il grimaça à la réponse qu'elle lui donna. En effet il avait un peu oublié de la prévenir qu'ils ne seraient pas seuls, mais si ils l'avaient étés, que seraient-ils venus faire sur le campus ? Tomas aurait très bien put l'inviter chez lui bien qu'elle aurait certainement été réticente à accepter. «Désolé. T'en fait pas tu verras, il est cool.» Riant par la suite quand elle déclara que sa belle gueule aidait à ce qu'on le pardonne rapidement. Décidément, on le lui disait bien trop souvent en ce moment. Appuyant sa réponse d'un sourire exagérément charmeur.« Une chance pour moi alors.» Puis il finit par appeler son ami, pour savoir où il se trouvait sans avoir à chercher partout à travers le campus.

L'entrée nord. Le bâtiment des architectures. C'est noté il sait où c'est. Après tout ce n'est pas comme si il bossait ici tous les jours. Raccrochant le portable après avoir signaler qu'ils n'allaient pas tarder à arriver, il se mit en direction du bâtiment. Le trajet ne fut pas bien long, mais il fut quelque peut silencieux. Il savait que Ruth n'était pas forcément dans son assiette et il ne voulait pas la forcer à parler de choses dont elle n'avait pas envie. Non ce soir ils étaient là pour s'amuser. Simen en vue, il le salua de la main avec un sourire sur les lèvres. Apparemment, il connaît Ruth lui aussi. Première surprise.

« Ah parce-que vous vous connaissez ? » Demanda t-il amusé de la situation. Comme quoi le monde était petit. Sortant son paquet de cigarette de la poche pour y attraper son briquet, il s'assied donc sur un banc et entreprit d'ouvrir le pack et une première bière qu'il tendit à Ruth.« Honneur aux dames. » Souriant de nouveau. Il savait donc qu'il n'y aurait aucune gêne nulle part vus que les deux personnes semblaient se connaître. Une bonne soirée en perspective.

Ruth avait souvent été le genre de personnes à ne pas aimer les imprévus, pourtant, depuis sa rencontre avec Roxane : force avait été de constater qu’au final cela ne la dérangeait pas. Cependant, quand elle retrouvait quelqu’un : elle aimait savoir à l’avance la présence d’une possible tierce personne. Si elle n’était pas du genre sauvage non plus, elle n’était pas la personne la plus sociable, ni sortable du quartier. Pourtant, la voilà debout devant Tomas qui lui annonça de but en blanc qu’ils allaient retrouver quelqu’un.

“Mouais…” Souffla-t-elle, mise devant le fait accomplis, elle n’avait pas d’autres choix que d’accepter. Heureusement qu’il avait une gueule agréable à regarder. Une pensée qu’elle exprima et qui fit rire le concerné. “N’en fais pas trop non plus, tu perdrais ton charme.” Le franc-parler légendaire de la jeune femme n’avait pas été amputé en même temps que sa jambe.

Ainsi donc, elle suivit l’homme qui l’avait inspiré à se jeter à l’eau avec le groupe de discussion. Groupe auprès duquel elle n’est pas retournée. Elle n’en n’avait plus l’envie, même si elle savait déjà qu’elle devrait se rasseoir dans le cercle si elle voulait le tampon sur le dossier pour la déclarer apte. Ne connaissant pas le campus comme sa poche, elle regardait les alentours : tout était si calme. À part quelques rires un peu plus loin d’étudiants, il n’y avait pas un seul bruit. Reconnaissant rapidement la silhouette qui était assise sur le banc, elle s’approcha de Simen pour le prendre dans ses bras. Un geste naturel pour elle.

“Par hasard, disons qu’il a été le seul à ne pas changer son regard sur moi en apprenant ce qu’il s’est passé.” Pas besoin d’en dire plus : son ami d'enfance comprendrait. “Avec Simen, on se connaît depuis des années.” Répondit-elle à Tomas.

Elle posa sur la table la boîte de cookie et la bouteille de Jack avant de prendre appuie sur son ami pour monter sur le banc avant de s’asseoir sur la table. Oui, elle n’avait aucune gêne, mais à l’école militaire s’était courant qu’ils s'installent tous comme ça alors elle se moquait bien que cela soit interdit. Elle n’était pas d’humeur à suivre les règles de la bienséance.

Ruth attrapa la bière que lui tendait Tomas et le remercia d'un hochement : “Skål.” L’ancien militaire trinqua avant de prendre plusieurs gorgées de houblons. Elle souffla longuement : “Et vous deux alors, comment vous vous connaissez ?” Elle les regarda tour à tour : “Une histoire palpitante, j’espère.” Elle avait besoin qu’on lui change les idées et elle espérait que les deux compères auraient des vertes et des pas mûres à dire.

Une soirée d’ennui se profilait à l’horizon, et Simen eut tendance à voir le coup de fil de son ami Tomas comme un don venu du ciel. Non seulement il ne s’attendait pas à avoir de la compagnie ce sir, mais en plus il n’y était clairement pas habitué. Il savait qu’il était préférable qu’ils trouvent un endroit un peu à l’abri des regards, pour éviter les jugements des étudiants qui rentraient de soirée complètement éméchés ou des professeurs et membres du corps académique qui traineraient par ici, par le plus grand des hasard. C’était rarement le cas, cela faisait longtemps que Simen n’avait pas croisé de personnes durant son service de nuit. Ils seraient donc complètement à l’aise, et quand Tomas lui indiqua qu’il venait avec une amie, Simen se dit simplement que ça lui ferait une personne avec qui faire connaissance. Il avait choisi l’endroit, suffisamment reculé pour qu’ils puissent boire tranquilles et qu’il puisse garder un œil sur deux des entrées du site.

Le coup de fil passé, Simen attendit, les bras croisés sur la poitrine, pour se donner un peu plus de prestance, mais à quoi bon avoir de la prestance s’il n’y avait strictement personne à surveiller ? Il soupira avant d’enfoncer ses mains dans ses poches et c’est à ce moment qu’il vit deux silhouettes s’approcher. Tomas était définitivement l’une d’elles mais à sa grande surprise, c’est Ruth qu’il reconnut avec lui et il ne put cacher sa surprise, qui étonna quelque peu Tomas.

Voilà, elle a tout dit. Ca me fait plaisir de te voir.

Il enlaça son amie de longue date avant de lui sourire, reprenant sa place sur le banc. L’endroit était parfait et d’après ce qu’il pouvait voir, Toms avait tout prévu pour passer une soirée plus que parfaite. La bière allait couler à flots, exactement ce dont il avait besoin pour se vider la tête. Il laissa Ruth se servir avant de prendre lui aussi une bière qui lui était tendue par son ami. Il aida Ruth à s’installer de la même manière que lui et alors qu’elle déposait une boite de cookies sur la table, il sourit et l’ouvrit afin de s’emparer de l’un d’eux. Il crevait la dalle, comme d’habitude avec lui. Simen avait toujours faim, c’est qu’il fallait nourrir ce genre de bête.
Quand elle leur demanda si l’histoire de leur rencontre était passionnante, Simen haussa les épaules et répondit :

Désolé de te décevoir, mais on peut pas dire que ça soit l’histoire la plus palpitante qui soit. Tu veux lui raconter ou j’y vais ?

Simen s’adressait à Tomas afin de savoir lequel des deux raconterait l’histoire banale de leur rencontre sur le campus. Simen connaissait pratiquement tous les professeurs du campus, mais il y avait ceux qui le regardaient de haut parce qu’il n’était que le pauvre agent de sécurité du campus, le type invisible auquel personne ne faisait attention, et puis il y avait quelques professeurs, comme Tomas, qui s’intéressaient un peu plus à la personne, et les personnes comme lui, il leur réservait une place spéciale dans sa tête et dans sa vie.

Il est interdit de boire pendant le service.

Tomas Egner & @Simen Hjemdal & @Ruth Iversen

Tout comme les conneries qu'il pouvait faire avec Roxane, ce genre de soirées totalement à l'improviste était vraiment le genre de truc qui plaisait à Tomas. Le genre de truc qui nécessite aucune organisation, mais où le plaisir est en général toujours au rendez-vous. Ce soir c'était avec deux de ses amis, Ruth et Simen. Ruth avait grand besoin de se changer les idées et Simen étant de garde de nuit, il devait grandement se faire chier. En fait Tomas était le petit saint qui venait à la rescousse de tout le monde tout en en profitant de cette excuse pour boire un coup. Ces travers d'anciens alcoolique étant beaucoup plus maitrisable que ceux d'ancien drogué, il n'avait pas peur d'abuser une soirée de la boisson tant qu'il ne recommençais pas le lendemain. Il avait appris au moins à maîtrisé cet aspect de lui-même.

Il avait rit aux propos de Ruth mais n'avait pas ressentit le besoin de rétorquer. En plus ils approchaient désormais de l'endroit où se trouvait Simen et il apercevait déjà son ami. Maintenant rejoint il constate alors que ces deux-là se connaissent déjà. Il n'est pas très surprit, Trondheim avait beau être une grande ville, beaucoup de gens se connaissaient ici, alors même que lui était revenu depuis environ un an, il y avait retrouvé beaucoup de conaissances.«Je vois. Finalement cette soirée ne vas pas être si déstabilisante pour toi alors.» Un sourire sur le visage, il fait référence au fait qu'elle fut réticente quelques minutes auparavant au fait qu'une troisième personne se joigne à leur petite sortie dans l'espace vert du campus. Assis sur la table tous les trois comme des ados qui profitent de leur permission du soir pour boire une bière, chacun racontait à l'autre comment ils s'étaient rencontrés. Tomas s'en souvient encore et il en rit d'ailleurs avant même de commencer à raconter l'histoire.« Oh arrête elle est pas mal quand même ! Tout le campus avait crus que Roxane et moi on s'était fait enlevés avec nos conneries ! » Pas un pour rattraper l'autre chez ces deux-là. Ils trouvaient toujours le moyen d'animer leurs cours, rendant bien souvent fou le doyen de l'université, atterrissant souvent dans son bureau. Ils feraient bien d'essayer de se clamer ces deux-là s'ils voulaient garder leurs boulot.

« On avait décidé de se trouver un endroit calme pour manger, malheureusement on s'est pas rendu compte qu'on était dans une zone qui allait être en travaux. On s'est retrouver enfermés dans une pièce et c'est Simen qui nous a trouvé et sortis de là.» Plus jamais Tomas ne se ferait prendre à une telle connerie. Désormais, quand il avait envie de manger dans un endroit peinard, il choisissait un amphi vide ou alors si il devait aller dans une autre pièce, il veillait à laisser son sac à dos retenir la porte. Vus la taille du campus il avait bien crus que jamais on ne les retrouverait. Heureusement qu'ils avaient put appeler l'établissement pour dire où ils étaient.

Ruth s’était retrouvée bien malgré elle dans cette nouvelle aventure qui la conduisait de surprise en surprise. Des bonnes, qui plus est car à l’instant où elle reconnut Simen son sourire s’étira un peu plus sur son visage pourtant fatigué. Voilà ce dont elle avait besoin aujourd’hui, d’être entourée de personnes qui seraient toujours là pour elle. Tomas avait encore ses preuves à faire - même s’il prenait la bonne voie - mai Simen avait déjà gagné ses médailles. Expliquant en quelques mots leur relation, elle ne se priva pas pour passer ses bras autour de la carrure d’ours de son ami avant de s’éloigner pour se hisser sur la table comme une adolescente rebelle qui n’en avait rien à faire de la bienséance. Ce qui avait toujours été le cas, pour être honnête, même si l’armée lui avait mis du plomb dans la tête.

“Il n’y a que les idiots qui ne changent pas d’avis.” Répliqua-t-elle. “J’ai des défauts, mais pas celui-ci.”

Posant la boîte de cookies, elle attrapa une bière avant de demander comment ils s’étaient rencontrés. Il faut dire que Ruth ne s’attendait pas à ce que ces deux-là se connaissent alors elle était plus que curieuse en effet.

“Ne fais pas ton modeste.” Elle le poussa gentiment du coude pour appuyer ces paroles. Tomas commença à expliquer donc l’histoire devant une Ruth attentive qui buvait tranquillement sa bière. Un rire franc et sincère traversa ses lèvres. “J’imagine tellement la scène. Vous avez dû bien stresser !” Elle regarda tour à tour les garçons :

“C’est donc comme ça que vous avez appris à vous connaître, tu disais que ce n’était pas une histoire palpitante, mais je la trouve cocasse et unique en son genre. Il faut l’avouer. Le genre de rencontre qui reste dans un coin de la tête.” Ruth réfléchie quelques secondes :

“Je suppose que maintenant vous devez connaître l’université comme votre poche et vous devez connaître tous les bons coins. Moi qui ne suis jamais allé à l’Université, vous pourrez toujours me faire une visite guidée si jamais on est à cours de munitions pour boire et manger.”

Elle leva sa bière pour trinquer: “En attendant… Je propose de boire aux rencontres imprévues alors ?” Cela semblait être un bon toast non ? “Et aux surprises.” Parce que cela en était une.

Ruth prit une gorgée de bière, laissa l’alcool descendre dans la gorge avant de se tourner vers Simen pour lui demander :

“Je comptais t’appeler d’ailleurs, j’aurais besoin de toi pour m’aider à retaper la salle de bain. Faut que je la refasse de A à Z et si je sais me débrouiller : un coup de main ne serait pas de refus.” Elle tourna sa tête pour regarder Tomas : “T’es le bienvenu aussi.”

A l’évocation de ce souvenir, Simen ne pu s’empêcher d’éclater de rire. Non mais sérieusement, il les voyait encore tous les deux enfermés sur le chantier de travaux, dans une pièce sombre. Heureusement qu’il faisait sa ronde et qu’il passait dans le coin parce que les pauvres auraient pu y passer la nuit. Un nouvel éclat de rire, il revoyait le visage soulagé de la jeune femme et celui, viril mais pas trop, de Tomas. Sérieusement, c’est vrai que c’était une rencontre atypique et surtout, c’est vrai qu’il avait trouvé ça terriblement drôle. Il sourit avant de boire une gorgée de sa bière et de répondre à son tour :

Ah c’est clair que ça reste bien en tête. Je vois encore leurs têtes dépitées de gamins pris sur le fait. Tu vois le genre ?

Il sourit avant de boire une nouvelle gorgée, tout en attrapant un petit truc à manger. Quand Ruth leur demanda s’ils connaissaient l’université par cœur, Simen haussa les épaules. Il n’avait jamais caché qu’il détestait ce boulot et qu’il songeait de plus en plus à le quitter. Il avait du mal à s’imaginer continuer à travailler comme agent de sécurité encore et encore. Il avait des choses plus intéressantes à faire de sa vie, il n’y avait pas de doutes là-dessus. Cependant, il connaissait effectivement le campus comme sa poche.

Avec un boulot comme le mien, je connais tous les coins du campus, même ceux où les jeunes vont en pensant qu’on les voit pas alors qu’en fait, je sais exactement où ils sont et ce qu’ils font.

Il éclata d’un nouveau rire. Les jeunes avaient tendance à s’imaginer que les plus vieux ne connaissaient pas toutes les cachettes du campus, que c’était eux qui avaient créé ces cachettes, mais la vérité c’est qu’elles se transmettaient de génération en génération.

Trinquons à ça. J’ai jamais été fan des surprises mais pour le coup, c’est une bonne surprise !

Il sourit avant de boire une nouvelle gorgée. Il avait soif, il était dehors depuis plusieurs heures, cette pause lui faisait beaucoup de bien. Il attendait un petit moment avant de reprendre la parole pour poser une question aux deux amis inattendus.

Et vous alors, vous vous êtes rencontrés comment ? A part qu’il ne t’a pas jugée et que pour ça, je lève ma bouteille aussi !

Simen était curieux de connaitre l’histoire de Tomas et Ruth aussi. Et quand son amie de longue date lui demanda s’il pouvait venir lui donner un coup de main dans sa salle de bain, il approuva d’un signe de tête et répondit :

Pas de problèmes. Je te ferai déjà une liste de ce dont on a absolument besoin, et ainsi quand je viens on pourra se mettre au boulot tout de suite. La salle de bain c’est un enfer.

Il avait beaucoup galéré dans la sienne, la plomberie étant un domaine qu’il ne maitrisait pas très bien. Mais il avait appris et maintenant, il savait se débrouiller.

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Tomas Egner & @Simen Hjemdal & @Ruth Iversen

Une bonne soirée était en train de s'annoncer. Ruth avait répondu présente et Simen avait été partant. A peine arrivé qu'en plus ils commençaient déjà à sortir quelques dossiers, heureusement les deux protagonistes n'étaient pas de ceux qui en avaient le plus sur Tomas parce que des dossiers, il en a. Enfin Ruth en avait un gros quand-même sur lui. Elle savait qui il était, ce par quoi il était passé et ses vices qu'il combat jour après jours en se rendant au même groupe de soutient que lui. Mais il sait parfaitement que ce n'est pas le genre de sujet sur lequel la femme va se pencher. Déjà parce-qu'elle ne pourrait pas le faire sans en venir à parler du siens, mais en plus il avait confiance en elle, assez pour savoir qu'elle ne parlerait pas de ce sujet au combien douloureux pour le prof en université. Une bière dans la main, voilà maintenant qu'il à finit de raconter son histoire. Les trois rient à la découverte, lui avait beaucoup moins rit le jour-J mais bon désormais c'était un bon souvenir qu'il évoquait parfois avec Roxane ou encore avec Simen comme ce soir.

- « Stressé ? Je m'imaginais déjà passé la nuit dans cette foutu pièce. »précisa t-il en riant. La tête de gamin dépité il l'imaginait très bien. Il aurait aimé voir sa propre réaction ce jour-là parce que franchement ça devait être assez marrant à regarder. Deux profs pris sur le fait d'une connerie si stupide qu'elle aurait put être évité sans problèmes. Non Roxane et lui sont le genre de profs à se faire convoquer presque plus souvent que leurs élèves. Les conneries, ils les enchainent.

- « La tienne était pas mal non plus. Tu te demandais clairement ce qu'on pouvait bien foutre là-bas. » Ça c'était lus sur le visage du surveillant et il fallait bien admettre que ce jour-là il avait été leur sauveur. Il prends à nouveau une gorgée de sa bière avant de sortir son paquet de cigarette de sa poche avant de tendre le paquet à ses deux compères de la soirée. Il savait que Ruth fumait, il était indécis sur Simen, il ne savait pas trop. « De toute façon si on est à cours de munitions déjà on sera certainement ivre et ensuite il faut chercher les étudiants. Ils sont jamais à cours eux.» Tomas avait prévus deux pack. Et il n'avait pas pris de la mauvaise bière alors clairement si ils venaient à en manquer autant dire que le chemin du retour serait certainement assez flou pour lui. Et puis oui les étudiants ont toujours à boire, c'est un fait. Lui-même quand il étudiait, même s'il était aux États-Unis, n'étais jamais à cours de liquide. C'est une constante universelle.

Il trinque alors avec ses deux amis comme annoncé par Simen. C'était effectivement une agréable surprise de voir que finalement tout le monde se connaissait plus où moins et que donc il n'y avait aucune gêne entre eux. Par contre la question suivante le taraudai un peu. Il ne savait pas vraiment comment aborder le sujet et encore moins si Ruth voulait l'aborder. Lui était en train de se remettre, il n'avait plus de secret sur son passé, mais ce n'était pas forcément le cas de l'ex-major qui avait toujours du mal à passer le cap. En même temps son cap à elle était à un tout autre niveau. « Vas-y Ruth, à toi l'honneur.» Il lui reste deux choix. Soit inventer un bobard rapide pour laisser de côté la véritable raison, bien que Simen étant son amis doit certainement être au courant, ou alors elle dit la vérité. Mais il ne fera pas le choix pour eux deux. Un peu pétochard sur les bords le Tomas.

Il était plus à l'aise avec le fait qu'elle veuille un coup de main pour retaper sa salle de bain. Tomas est plutôt du genre intellectuel mais comme tout mec qui se respecte il sait quand-même bricolé. Et puis ça leur fera une occasion de se revoir tous les trois ce à quoi il ne dit pas non. « Bien sur je viendrai.» Dit-il alors un sourire apparent, allumant finalement sa cigarette après avoir porté sa bière à ses lèvres.

Ruth ne pouvait pas s’empêcher de sourire, de se délecter de cet instant. Qui l’aurait cru ? Voilà qu’elle était en train de passer un bon moment avec Simen et Tomas. Si on lui avait dit ça ce matin, elle aurait probablement rit au nez de la personne. Plus ils donnaient des détails et plus elle imaginait la scène :

“Man… J’aurais payé cher pour être témoin de ça !” Demandant à Simen s’il connaissait le campus, elle prit plusieurs gorgées de bière en l’écoutant. Elle accepta volontiers la cigarette que lui proposait Tomas et se l’alluma avant de tirer longuement dessus : “J’imagine toujours la vie étudiante comme les soap américains t’sais ?” Elle leva ses yeux au ciel en disant une telle chose : “Je parie que ce n’est pas loin de la vérité.” Mais elle ne le savait, ce n’était que des suppositions faites.

Proposant un toast, elle leva sa bière et fut rapidement suivit de ses deux compères pour la soirée. Ils faisaient une sacrée équipe de bras cassés si on lui demandait son avis, pourtant, Ruth savait que c’était sur ce genre de personnes qu’on pouvait s’appuyer, avancer : guérir tout simplement. Elle devait s’entourer d’amis de la sorte, elle ne s’en sortirait pas sinon. Delà a exprimé cela à haute voix : cela était une autre histoire. Enfin si elle demandait de l’aide, pour rénover sa maison. Les deux loustics acceptèrent : elle les remercia en leur offrant un immense sourire. Tomas n’avait jamais dû la voir s’exprimer de la sorte. Simen leva sa bouteille pour saluer l’effort de celui qui les avait réunit ce soir. Vrai qu’il n’avait pas rit et il l’avait même suivit. Elle appréciait d’ailleurs que Tomas lui laisse champ libre.

“Ca fait plusieurs semaines que je vais à ce groupe de soutien.” Elle coinça sa cigarette entre ses doigts et commença à enlever l’étiquette de la bouteille : “La dernière fois… J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai expliqué comme j’ai perdu ma jambe.” Elle laissa ses mots mourir pour prendre une bouffée de nicotine. “Ils m’ont tous jugé, silencieusement, alors je suis sortie : Tomas m’a suivi et il a failli se prendre mon poing dans la gueule avant de me proposer une cigarette et un café.” Elle redressa son regard : “Je préfère votre rencontre, elle est plus joyeuse.” Un jour, elle dirait à Simen tout ce qui s’est passé, mais pas ce soir. “Et voilà que je plombe l’ambiance.” Elle rigola nerveusement : “Les étudiants font quoi quand ils sortent comme ça ? Des jeux ?” Demanda-t-elle pour changer de sujet rapidement.

Spoiler:

Cette visite improuvée lui faisait du bien. Jamais il n’aurait imaginé que Tomas et Ruth puissent se connaitre, mais au final c’était une excellente chose que deux de ses amis les plus fidèles se connaissent. Tous les trois se comportaient sans doute comme des gamins, assis sur un banc du jardin du campus, Simen en oubliait même le boulot qu’il était sensé exercer sur ce campus. Evidemment, il gardait un œil affuté sur tout ce qu’il se passait autour de lui, mais il sentait que son œil ne serait plus aussi aiguisé après quelques bières. Il ne pouvait pas se permettre de se bourrer la gueule car ça faisait probablement mauvais genre. Mais il s’en fichait au final. Il voulait simplement ne pas avoir une mauvaise réputation sur le dos, le gars qui se bourre la gueule sur son lieu de travail, ça faisait mauvais genre.
Simen écoutait les deux qui se chamaillaient de manière gentille, avant de reprendre la parole pour mentionner ce fameux jour où il avait rencontré Tomas avec l’une de ses amies. Il avait trouvé ça terriblement marrant, même s’il avait remarqué que Tomas trouvait ça beaucoup moins amusant que lui.

Ca valait tout l’or du monde, tu peux me croire !

Il éclata de rire avant de prendre une nouvelle gorgée de sa bière. Quand Ruth lui raconta qu’elle imaginait toujours la vie sur un campus comme dans les séries américaines, Simen sourit légèrement. Il avait cru ça pendant longtemps aussi, mais il s’était rapidement rendu compte qu’au final, c’était bien moins excitant qu’on ne pouvait l’imaginer. Moins d’histoires de sexe, d’amour, de drogues et d’alcool. A peine quelques première année qui tentaient leurs premières expériences et qui se laissaient un peu déborder par les événements, mais sinon rien de bien amusant. Simen s’ennuyait la plus grande partie du temps.

Oh c’est loin du cliché de Beverly Hills ou Dawson tu sais. Je dois même avouer que je m’ennuie assez souvent. Enfin je sais pas ce que tu en penses Tomas ?

Tous les deux fréquentaient beaucoup cet endroit, ils en connaissaient les moindres recoins et d’ailleurs, Simen espérait que dans un avenir proche, il n’aurait plus à devoir venir se perdre ici. Il espérait que bientôt, il pourrait reprendre son poste de professeur de littérature au lycée et que cette longue année en tant qu’agent de sécurité ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Mais il l’avait voulu ce poste, il avait tout fait pour l’avoir, pour quitter le métier d’enseignant qui, il avait l’impression, lui avait tellement pris. Mais la vérité, c’est qu’il lui avait beaucoup donné aussi.
Quand il interrogea son amie de longue date par rapport à sa rencontre avec Tomas, il comprit que ça lui était pénible, et il lui laissa un moment avant de retrouver ses esprits et de pouvoir lui raconter ce qu’elle avait sur le cœur. Et cette histoire le bouleversa, lui qui fréquentait un groupe de paroles depuis quelques temps. Et ça avait été tellement compliqué pour lui de parvenir à faire ce premier pas vers un renouveau dans sa vie.

C’est normal de réagir comme ça. Je fréquente aussi un groupe de paroles depuis quelques semaines. Et les premières fois, je t’assure qu’il fallait pas m’adresser la parole après. Une vraie tornade.

Simen voulait qu’elle comprenne que sa réaction était normale. Et quand elle crut avoir plombé l’ambiance, il la rassura en posant sa main sur son bras et lui rétorqua :

Tu plombes que dalle. On a chacun nos galères.

Il haussa les épaules et sourit avant de reprendre une gorgée. Il considérait que sa galère était moins importante que celle de Ruth, mais comme elle préférait changer de sujet, il en fit de même.

Ouais j’imagine qu’ils doivent faire des jeux, des trucs à boire tu vois. Ou ils s’envoient en l’air dans certains coins de la fac. Je préfère pas savoir.

Il éclata de rire avant de terminer sa bière.

Vous feriez quoi à leur place vous ?

Simen avait fait des études supérieures, il avait été à la fac lui aussi, mais il n’était pas du genre à faire des conneries. Il était trop sérieux.

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